Alexis Roussel on Nostr: Extrait de « Notre si précieuse intégrité numérique » par Alexis Roussel et ...
Extrait de « Notre si précieuse intégrité numérique » par Alexis Roussel et Grégoire Barbey
Des nouveaux espaces de vie
On peut établir une analogie entre les révolutions du monde physique, en particulier les mouvements humanistes, et celles que nous connaissons aujourd’hui dans la dimension numérique du monde. La technologie est le point commun entre ces différentes époques. L’apparition de nouvelles technologies et de nouveaux savoirs offre à l’humanité de nouveaux espaces : les océans, les airs, puis internet et l’espace. La découverte de nouveaux continents a été rendue possible grâce aux nouvelles méthodes et techniques de navigation. La même analogie s’impose avec internet. Ceux qui y naviguent s’inspirent naturellement de leurs ancêtres pirates sillonnant les mers car dans les deux cas, ces évolutions techniques permettent aux individus d’étendre leur capacité de se projeter dans le monde. Une nouvelle dimension vient élargir les frontières de leur perception du réel : aux océans et nouveaux continents à explorer s’ajoute la possibilité de vivre ailleurs, de s’extirper hors de l’Europe et de ses sociétés rigides ; avec internet, sa nouvelle réalité immatérielle et ses nouveaux usages, la façon de percevoir le monde peut être redéfinie. Ces nouvelles frontières forment un terreau propice à ces prises de conscience. Accompagnant ces changements de perception, des luttes idéologiques ont lieu entre les tenants d’une vision obsolète du monde et ceux qui entrevoient tout le potentiel des nouvelles technologies. Nous vivrons probablement encore cette situation lorsque les ruptures technologiques permettront d’investir l’espace comme un nouveau terrain de jeu. Mais comme par le passé, ces évolutions reposant sur la science suscitent des mouvements de contestation. De tels changement de paradigmes sont systématiquement rejetés. Tout comme les technologies de navigation et l’imprimerie ont induit une nouvelle façon de penser le monde, les technologies numériques redéfinissent les rapports humains et la manière de penser l’organisation de la société.
Pour que ces révolutions interviennent, deux critères doivent être remplis : la maîtrise par une partie significative de la société de la technologie et sa volonté de s’affranchir des mécanismes traditionnels d’organisation de la société. Dans le monde physique, le premier critère implique la maîtrise de la navigation, du négoce, la connaissance de la loi et de ses failles. Dans le monde numérique, ce sont les ordinateurs, les cryptomonnaies, les réseaux sociaux, les protocoles, les langages de programmation qu’il faut savoir manier. Leur maîtrise ouvre de nouvelles perspectives et lance une course frénétique à l’exploration : découvrir de nouveaux pays, de nouvelles mines d’or ou de diamants, des terrains à bâtir, obtenir tel ou tel nom de domaine, lancer des services numériques innovants, miner des cryptomonnaies… La maîtrise de la technologie permet aussi de découvrir des moyens de repenser le monde et les sociétés humaines, de les imaginer avec des règles différentes. Le second critère, qui découle du premier, c’est le désir de s’affranchir des mécanismes d’organisation de la société afin d’en proposer d’autres pour enfin étancher la soif individuelle de richesse, de savoir et de notoriété souvent impossible à réaliser. Mais cette volonté se heurte systématiquement à l’establishment qui refusera ou tentera de reprendre à son compte ces changements.
Des nouveaux espaces de vie
On peut établir une analogie entre les révolutions du monde physique, en particulier les mouvements humanistes, et celles que nous connaissons aujourd’hui dans la dimension numérique du monde. La technologie est le point commun entre ces différentes époques. L’apparition de nouvelles technologies et de nouveaux savoirs offre à l’humanité de nouveaux espaces : les océans, les airs, puis internet et l’espace. La découverte de nouveaux continents a été rendue possible grâce aux nouvelles méthodes et techniques de navigation. La même analogie s’impose avec internet. Ceux qui y naviguent s’inspirent naturellement de leurs ancêtres pirates sillonnant les mers car dans les deux cas, ces évolutions techniques permettent aux individus d’étendre leur capacité de se projeter dans le monde. Une nouvelle dimension vient élargir les frontières de leur perception du réel : aux océans et nouveaux continents à explorer s’ajoute la possibilité de vivre ailleurs, de s’extirper hors de l’Europe et de ses sociétés rigides ; avec internet, sa nouvelle réalité immatérielle et ses nouveaux usages, la façon de percevoir le monde peut être redéfinie. Ces nouvelles frontières forment un terreau propice à ces prises de conscience. Accompagnant ces changements de perception, des luttes idéologiques ont lieu entre les tenants d’une vision obsolète du monde et ceux qui entrevoient tout le potentiel des nouvelles technologies. Nous vivrons probablement encore cette situation lorsque les ruptures technologiques permettront d’investir l’espace comme un nouveau terrain de jeu. Mais comme par le passé, ces évolutions reposant sur la science suscitent des mouvements de contestation. De tels changement de paradigmes sont systématiquement rejetés. Tout comme les technologies de navigation et l’imprimerie ont induit une nouvelle façon de penser le monde, les technologies numériques redéfinissent les rapports humains et la manière de penser l’organisation de la société.
Pour que ces révolutions interviennent, deux critères doivent être remplis : la maîtrise par une partie significative de la société de la technologie et sa volonté de s’affranchir des mécanismes traditionnels d’organisation de la société. Dans le monde physique, le premier critère implique la maîtrise de la navigation, du négoce, la connaissance de la loi et de ses failles. Dans le monde numérique, ce sont les ordinateurs, les cryptomonnaies, les réseaux sociaux, les protocoles, les langages de programmation qu’il faut savoir manier. Leur maîtrise ouvre de nouvelles perspectives et lance une course frénétique à l’exploration : découvrir de nouveaux pays, de nouvelles mines d’or ou de diamants, des terrains à bâtir, obtenir tel ou tel nom de domaine, lancer des services numériques innovants, miner des cryptomonnaies… La maîtrise de la technologie permet aussi de découvrir des moyens de repenser le monde et les sociétés humaines, de les imaginer avec des règles différentes. Le second critère, qui découle du premier, c’est le désir de s’affranchir des mécanismes d’organisation de la société afin d’en proposer d’autres pour enfin étancher la soif individuelle de richesse, de savoir et de notoriété souvent impossible à réaliser. Mais cette volonté se heurte systématiquement à l’establishment qui refusera ou tentera de reprendre à son compte ces changements.