morayner on Nostr: Les gens, j'ai visité un appart', une merveille. Un duplex dans un vieil immeuble de ...
Les gens, j'ai visité un appart', une merveille. Un duplex dans un vieil immeuble de deux étages avec une fontaine et un bout de jardin collectif, un escalier en bois qui grince dans l'allée. Dedans il a un charme fou, de la poutre apparente, un poele à bois, un salon juste immense, une grande cuisine où on peut câler une table, et trois chambres, Là-dedans y aurait largement la place de mettre l'atelier mieux que sur un bout de mezza de 2m de profondeur, et il y aurait même la place de mettre un métier à tisser de plancher, 'suffirait juste d'en trouver un.
Le bled est en demi-montagne, encastré dans un col entre deux pics verdoyants, à 5mn d'une petite ville traditionnellement anar et à 15mn d'une plus grosse ville très très à gauche avec une vie culturelle raisonnablement riche. Tout est relié par des itinéraires cyclables, y a du funiculaire pour monter sur les pics. Et j'adore, vivre comme ça, près d'une ville, d'un hosto, d'un hard discounter, mais pas dedans où c'est laid et stressant. C'est idéal, pour moi.
Y a des contres, bien sûr. J'sais pas s'il faut encore que mon chien se cogne un dernier déménagement. Les deux étages dans l'allée, il va devoir se les fader malgré son arrière-train endolori, c'est harnais de portage obligatoire (pour l'heure, il ne monte qu'un étage... plus l'escalier à l'intérieur de l'appart'). Mais il aime pas, ici. Il est bien plus vigous partout ailleurs où on va. Là-bas. y a des heures et des heures de forêt, le climat nous conviendrait mieux à tous les deux, c'est enfin remonter à la montagne, je m'y sentirais plus à ma place et ses derniers jours y seraient probablement plus heureux.
J'y connais personne, aussi. J'ai déjà repéré des endroits où je pourrais aller traîner, aider, me faire des connaissances, et c'est pas comme si j'avais un super cercle social là où je suis maintenant, ou dans la montagne où j'étais avant, en fait il y aurait des chances pour que je sois mieux entourée là-bas. Mais c'est un saut dans le vide.
L'impression d'une rupture. De devoir laisser tout derrière moi pour recommencer complètement ailleurs, sur une page blanche, quelque part où je n'ai pas de nom. Que je couperais le cordon avec tout un tas de trucs très problématiques dont les échos résonnent encore dans mon quotidien, et peut-être que j'aurais l'occasion d'y faire quelque chose de joli, non entaché par le passé. Et puis je ne suis pas forcée, cette fois. Je choisis.
Mais je saute seule. Absolument seule. Et ça fait un peu mal, cette mue, y a des bouts bien accrochés qui tirent.
Et puis, enfin, absolument seule sur place, y aura personne là-là, mais des gens tout autour, qui aiment et soutiennent et viennent et se soucient.
C'est compliqué, ce moment. Je sais qu'au fond je veux, mais je sais pas si je dois. J'ai de la peine à sauter le pas.
Le bled est en demi-montagne, encastré dans un col entre deux pics verdoyants, à 5mn d'une petite ville traditionnellement anar et à 15mn d'une plus grosse ville très très à gauche avec une vie culturelle raisonnablement riche. Tout est relié par des itinéraires cyclables, y a du funiculaire pour monter sur les pics. Et j'adore, vivre comme ça, près d'une ville, d'un hosto, d'un hard discounter, mais pas dedans où c'est laid et stressant. C'est idéal, pour moi.
Y a des contres, bien sûr. J'sais pas s'il faut encore que mon chien se cogne un dernier déménagement. Les deux étages dans l'allée, il va devoir se les fader malgré son arrière-train endolori, c'est harnais de portage obligatoire (pour l'heure, il ne monte qu'un étage... plus l'escalier à l'intérieur de l'appart'). Mais il aime pas, ici. Il est bien plus vigous partout ailleurs où on va. Là-bas. y a des heures et des heures de forêt, le climat nous conviendrait mieux à tous les deux, c'est enfin remonter à la montagne, je m'y sentirais plus à ma place et ses derniers jours y seraient probablement plus heureux.
J'y connais personne, aussi. J'ai déjà repéré des endroits où je pourrais aller traîner, aider, me faire des connaissances, et c'est pas comme si j'avais un super cercle social là où je suis maintenant, ou dans la montagne où j'étais avant, en fait il y aurait des chances pour que je sois mieux entourée là-bas. Mais c'est un saut dans le vide.
L'impression d'une rupture. De devoir laisser tout derrière moi pour recommencer complètement ailleurs, sur une page blanche, quelque part où je n'ai pas de nom. Que je couperais le cordon avec tout un tas de trucs très problématiques dont les échos résonnent encore dans mon quotidien, et peut-être que j'aurais l'occasion d'y faire quelque chose de joli, non entaché par le passé. Et puis je ne suis pas forcée, cette fois. Je choisis.
Mais je saute seule. Absolument seule. Et ça fait un peu mal, cette mue, y a des bouts bien accrochés qui tirent.
Et puis, enfin, absolument seule sur place, y aura personne là-là, mais des gens tout autour, qui aiment et soutiennent et viennent et se soucient.
C'est compliqué, ce moment. Je sais qu'au fond je veux, mais je sais pas si je dois. J'ai de la peine à sauter le pas.