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2024-03-27 18:33:58

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Le Temps (Suisse)

Avec ses puces géantes, un Suisse défie Nvidia sur le marché de l’intelligence artificielle

<img src="https://letemps-17455.kxcdn.com/photos/c4999c51-019c-4bdc-92e1-81910e9d9a34/medium"; /><p>Cofondateur de la société américaine Cerebras Systems, Jean-Philippe Fricker a présenté à l’EPFL sa puce gigantesque destinée aux services d’intelligence artificielle. Une puce qui, selon lui, fait mieux que la référence du marché, Nvidia</p><p>C’est un monde qui a son propre langage. On y parle entre autres de pétaflops, d’exaflops, de nanomètres et de milliards de milliards de paramètres… Cet univers, c’est celui des puces œuvrant pour créer des systèmes d’intelligence artificielle (IA). Le géant de ce marché est bien sûr Nvidia, qui dévoilait encore le 19&nbsp;mars dernier ses nouvelles générations de puces. La firme américaine a face à elle Intel, AMD, Broadcom ou encore Samsung. Mais aussi un acteur, la société Cerebras Systems, possédant une double particularité: elle a été cofondée par un Suisse, Jean-Philippe Fricker, et sa puce est gigantesque.</p><p>Le directeur technique de la société basée à Sunnyvale, au cœur de la Silicon Valley, était mardi soir à la conférence AMLD dédiée à l’intelligence artificielle et qui se tenait à l’EPFL. Aujourd’hui, Cerebras Systems compte plus de 350 employés et est valorisée plus de 5&nbsp;milliards de dollars. A ses débuts, en 2016, il y a un pari. «Nous avons commencé à détecter une demande insatiable et sans précédent pour davantage de puissance de calcul pour l’IA. Nous avons vu qu’il faudrait, en l’espace de quelques années, 40&nbsp;000 fois plus de cette puissance. Or cela aurait été totalement impossible avec la loi de Moore [tous les deux ans, un doublement du nombre de&nbsp;transistors sur une puce de&nbsp;microprocesseur, ndlr]», explique Jean-Philippe Fricker.</p>### «Problèmes colossaux»

Avec quatre associés, le diplômé de l’EPFL crée ainsi Cerebras et se lance dans la production d’une puce géante. «Nous devions tenter quelque chose de différent, et nous sommes en train de réussir. Nous avons dû résoudre des problèmes colossaux: Comment alimenter en énergie une telle puce? Comment la refroidir suffisamment? Comment l’intégrer dans un centre de données? Nous avons aujourd’hui les réponses à ces questions», assure l’ingénieur.

Résultat, Cerebras Systems a lancé mi mars sa puce de troisième génération. Grande comme une grande poêle à frire, la puce WSE-3 est équipée de 4000&nbsp;milliards de transistors et est deux fois plus puissante que le modèle précédent. La société, qui collabore avec le fondeur taïwanais TSMC, ne crée pas que des puces: elle conçoit des modules (sortes de gros ordinateurs) où tournent ses puces géantes. Le dernier, baptisé CS-3 est doté d’une puissance de 125 pétaflops, lui permettant de réaliser… 125&nbsp;millions de milliards d’opérations par seconde.

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### Démocratisation visée

Selon Jean-Philippe Fricker, ces avancées technologiques permettent à Cerebras, qui a déjà levé plus de 750&nbsp;millions de dollars, de jouer dans la cour des grands. «Notre but, c’est d’entraîner des grands modèles de langage, qui exigent des capacités de calcul énormes, avec nos machines. Aujourd’hui, seuls cinq ou six géants de la tech peuvent s’offrir ces capacités. Avec nos puces, nous pouvons démocratiser la création de ces modèles.» Selon Cerebras, son système CS-3 peut entraîner des modèles de langage dix fois plus grands que GPT-4 d’OpenAI et Gemini de Google à moindre coût.

Alors que tout le monde s’arrache les puces de Nvidia, est-il possible de concurrencer un tel acteur? Le 18&nbsp;mars, Jensen Huang, directeur du numéro un mondial des puces pour l’IA, annonçait des «superpuces» 25 fois plus performantes en matière d’efficacité énergétique et ajoutait: «Le taux de progression de l’informatique est démentiel.» En face, Jean-Philippe Fricker assure tenir le choc: «Lorsqu’il s’agit de faire tourner les grands modèles de langage, nous battons à chaque fois nos concurrents. Au regard des performances obtenues, Nvidia est plus cher que nous. Je ne vais pas vous donner de prix pour nos puces, mais elles sont moins onéreuses à faire tourner.»

### L’importance du logiciel

Lors de la présentation de sa dernière puce mi-mars, Andrew Feldman, directeur de Cerebras, avait directement comparé son produit avec le processeur graphique H100 de Nvidia, la référence actuelle. «Notre puce WSE-3 a 52 fois plus de cœurs, elle a 800 fois plus de mémoire. Notre création dispose d’une bande passante 7000 fois supérieure. Ce sont les fondements de la performance.»

Jean-Philippe Fricker donne un exemple. «Récemment, une grande société nous consulte un vendredi. Cela fait des mois qu’elle essaie d’entraîner un modèle sur ses données, utilisant des milliers de processeurs graphiques. En quelques jours, nous y sommes parvenus. Car il n’y a pas que la technique et les performances. Il y a aussi toute la partie logicielle qui est cruciale. Environ 80% de nos employés sont des ingénieurs spécialisés dans les logiciels.»

### Stratégie payante

Aujourd’hui, Cerebras compte comme clients des acteurs de la santé (AstraZeneca&nbsp;et GlaxoSmithKline) et de l’énergie (TotalEnergies), notamment. Le laboratoire national d’Argonne, l’un des plus importants laboratoires de recherche des Etats-Unis, travaille aussi avec Cerebras Systems. La société a aussi noué un partenariat avec G42, une entreprise basée à Abu Dhabi qui veut créer un concurrent arabe à ChatGPT.

Comment Jean-Philippe Fricker voit-il l’avenir du marché des puces? «Cette course à la performance va continuer. Et lors de chaque développement, nous nous demandons si notre stratégie est la bonne, si notre architecture demeure pertinente. La réponse a toujours été oui jusqu’à présent. Nous sommes très bien positionnés dans cette course.»

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