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2024-03-28 17:39:19

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Le Temps (Suisse)

Fermeture de Franz Carl Weber, symbole d’une concurrence chinoise déloyale?

<img src="https://letemps-17455.kxcdn.com/photos/ea8557ce-edff-4346-b7ee-263d5bd7a150/medium"; /><p>Les magasins de jouets seront remplacés par la chaîne allemande Müller. Le secteur des jouets, comme d’autres, fait face à la concurrence de géants de l’e-commerce. Problème, argue la faîtière du secteur: ils ne sont pas soumis aux mêmes règles que les commerçants suisses</p><p>«Franz Carl Weber devient Müller». C’est ce qu’annonce la bien connue enseigne des jouets Weber rue de la Croix-d’Or à Genève. L’affiche est la même au magasin de Lausanne, ou encore de Zurich. La presse alémanique a révélé l’information le week-end passé.</p><p>Peu connue en Suisse romande mais déjà bien implantée outre-Sarine, la chaîne allemande Müller, qui a repris les 22&nbsp;magasins Franz Carl Weber (FCW) en Suisse l’été dernier et prend désormais possession des boutiques, vend des médicaments, des parfums, de l’électronique et des jouets. Trois étages de jouets vont être gardés, raconte le manager du magasin à Genève. Sur place, on observe aussi des jeux vidéo, du matériel pour recharger les smartphones, des chocolats et des sodas. Les prémices d’un élargissement de la gamme de produits vendus.</p><section class="post__read-more">Lire aussi: <a href="/articles/institution-suisse-les-magasins-de-jouets-franz-carl-weber-passent-en-mains-allemandes">Institution suisse, les magasins de jouets Franz Carl Weber passent en mains allemandes</a></section>

Un coup dur pour celles et ceux qui étaient attachés à l’enseigne historique. «Nous sommes conscients de la tradition de la maison Franz Carl Weber en Suisse et de son importance, a réagi Müller aux questions du _Temps._ Pendant des décennies, l’offre du «Franzki» a fait briller les yeux des enfants. Avec la marque Müller, nous perpétuons cet esprit. Avec un assortiment encore plus grand et plus varié, nous voulons faire briller les yeux de nos clients». Nous n’aurons pas plus de détails, des «processus internes» étant en cours.

### Un covid fatal

Franz Carl Weber avait souffert, comme d’autres, pendant la pandémie, essuyant une perte de 2&nbsp;millions de francs en 2020. Mais les difficultés de FCW, c’est aussi le symbole de la forte concurrence que représentent les géants de l’e-commerce, chinois principalement.

«Nous suivons de très près le développement des plateformes à bas prix Temu et Shein. La vitesse de diffusion de ces entreprises, ancrées en Chine, avec une orientation claire et ciblée sur le monde occidental, en particulier les Etats-Unis et l’Europe, est une nouveauté, détaille Dagmar&nbsp;Jenni, directrice de la Swiss Retail Federation, l’association faîtière des détaillants. D’énormes dépenses de marketing combinées à des offres à bas prix, un commerce social sophistiqué et une _gamification_ assurent un chiffre d’affaires croissant sur le marché européen et américain.»

### Sécurité et contrôles inégaux

Mais beaucoup de commerçants suisses achetant déjà leurs produits en Chine, n’est-il pas logique que les clients commandent désormais directement auprès de ce pays? «La concurrence en tant que telle n’est pas un problème, nous avons une vision très libérale», répond Dagmar Jenni. Selon elle, il existe toutefois bien une distorsion de la concurrence: les commerçants suisses respectent des règles strictes sur la sécurité des produits par exemple (pour toutes les marchandises, qu’elles proviennent de Chine ou d’ailleurs) et sont contrôlés en conséquence, mais les plateformes qui vendent directement des marchandises aux consommateurs ne sont pas tenues de respecter ces directives. «C’est évidemment injuste. Les consommateurs n’en sont souvent pas conscients.» La directrice de la faîtière souligne que certains clients rencontrent des problèmes de sécurité, par exemple avec des câbles informatiques, en achetant directement des produits sur ces plateformes.

A la question de savoir si les commerces suisses, y compris ceux de jouets, n’ont pas manqué le train de l’e-commerce, elle réfute: «La plupart de nos membres sont en ligne. Mais évidemment, ils font face à de très grandes entreprises avec d’énormes moyens et qui partent de zéro en ouvrant leurs plateformes 100% en ligne. Nos enseignes doivent passer à travers un processus qui requiert beaucoup plus d’efforts.»

### Une pression politique

Quelles solutions? Swiss Retail Federation salue deux interpellations au début de 2024, [du conseiller national Benjamin Roduit (Le Centre/VS)](https://www.parlament.ch/fr/ratsbetrieb/suche-curia-vista/geschaeft?AffairId=20243039)et[de la conseillère aux Etats Tiana Angelina Moser (PVL/Zurich)](https://www.parlament.ch/de/ratsbetrieb/suche-curia-vista/geschaeft?AffairId=20243152). Qui demandent des réponses au Conseil fédéral pour garantir la sécurité des produits dans les boutiques en ligne étrangères et mettre tous les acteurs du marché sur un pied d’égalité. «Cette pression politique est nécessaire, car l’administration fédérale n’a pas encore abordé le problème de la sécurité des produits des places de marché en ligne étrangères à bas prix.» Les interpellations n’ayant aucun caractère contraignant, la situation n’est cependant pas près de changer.

Elle mentionne deux autres préoccupations: le manque de transparence concernant les colis qui sont importés en Suisse principalement par La Poste: «Nous ne savons pas combien arrivent, dans quel secteur et combien sont contrôlés.» Elle ajoute: «On ne sait pas non plus dans quelle mesure l’Etat chinois cofinance ces plateformes et agit ainsi de manière à fausser la concurrence.»

La directrice ne craint pas non plus un avenir avec des villes suisses vidées de tout commerce, qui se ferait uniquement en ligne. «Les humains veulent voir des humains», assure-t-elle. En 2022, la part du commerce en ligne avoisinait les 11,7% du chiffre d’affaires total du commerce de détail en Suisse. La différence est importante entre le secteur alimentaire, où l’e-commerce ne pèse que pour 3,6% des recettes en ligne, et le non-alimentaire, dont la part atteint 17,8%, selon les estimations de l’institut d’études de marché GfK et de la faîtière Commerce Suisse.

<section class="post__read-more">Lire aussi: <a href="/articles/en-france-l-hemorragie-des-enseignes-de-milieu-de-gamme">En France, l’hémorragie des enseignes de milieu de gamme</a></section>

**A relire:** [Marcel Dobler, conseiller national et cofondateur de Digitec: «Fermer les commerces a été une erreur»](https://www.letemps.ch/economie/marcel-dobler-conseiller-national-cofondateur-digitec-fermer-commerces-une-erreur)

https://www.letemps.ch/articles/fermeture-de-franz-carl-weber-symbole-d-une-concurrence-chinoise-deloyale

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