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Le Temps (Suisse)
Le canton de Vaud va créer 140 postes pour la protection de l’enfance
<img src="https://letemps-17455.kxcdn.com/photos/b771e705-6584-4a87-9db9-0211fc668ce5/medium"; /><p>Le Conseil d'Etat annonce un plan à 80 millions de francs, soit 140 postes de plus dans les foyers, un bond des effectifs de 20%</p><p>Le Canton de Vaud met le paquet pour renforcer la protection de l’enfance. Il débloque 80 millions de francs sur quatre ans pour augmenter de 140 postes les effectifs éducatifs dans les foyers, soit plus de 20%, et pour créer 100 nouvelles places en accueil de jour.</p><p>«C’est un plan massif et ambitieux, essentiel, attendu et nécessaire. Il s’agit de réponses structurelles et non ponctuelles, une vision à long terme, pour faire face à un système sous tension», a déclaré jeudi devant les médias à Lausanne le ministre de la jeunesse Vassilis Venizelos. «La politique socio-éducative et la protection de l’enfance sont une priorité du Conseil d'Etat».</p>Objectif principal: augmenter la capacité d’hébergement des foyers et adapter l’offre de prestations ambulatoires afin d’assurer durablement la qualité de la prise en charge sur l’ensemble du territoire, a résumé le conseiller d’Etat écologiste.
### Plus de 8000 enfants sont suivis
Le contexte actuel est en effet difficile. De 2016 à 2023, l’augmentation du nombre d’enfants qui ont besoin d’une protection est de 21%. Pour la première fois, le seuil des 8000 enfants suivis a été dépassé (8177) en 2023, dont 1100 mineurs ayant besoin d’un placement hors de leur milieu familial, soit seulement 13%, a indiqué Manon Schick, cheffe de la Direction générale de l’enfance et de la jeunesse (DGEJ).
Ce chiffre de 1100 est «relativement stable», selon Manon Schick. Elle précise que 60% des demandes de placement le sont sur mandat de la justice et que le 40% restant se fait en accord avec les parents. A ce jour, le Canton subventionne 26 institutions pour un total de 40 foyers et de 760 places. Et environ 370 enfants sont placés dans des familles d’accueil.
Le nombre d’enfants sans solution durable de protection est également en hausse. Près de 120 hospitalisations sociales ont eu lieu en 2023, d’urgence et de courtes périodes, 45 enfants et adolescents sont actuellement en attente d’un placement et 15 sont en attente d’une famille d’accueil, selon les chiffres de la DGEJ.
**Ce jeudi 28 mars 2024:** [A Neuchâtel, la réorganisation de la protection de l’enfance est jugée insuffisante et précipitée](https://www.letemps.ch/suisse/neuchatel/a-neuchatel-la-reorganisation-de-la-protection-de-l-enfance-est-jugee-insuffisante-et-precipitee)
### Une importante pénurie de personnel
Autre gros souci, l’importante pénurie de personnel qui sévit dans tout le domaine social parapublic. Pour la protection de l’enfance, environ 70% des institutions sont en manque d''éducatrices et d’éducateurs en 2023. Vassilis Venizelos a relevé «une difficulté de recrutement». D’ailleurs, 47 places avaient dû être gelées (elles rouvriront progressivement), dont un foyer entièrement fermé (il devrait rouvrir d’ici cet été).
Le gouvernement avait déjà pris des mesures urgentes l’an passé, débloquant 5,8 millions de francs pour soutenir les institutions à court terme et recruter 50 nouvelles familles d’accueil. Il avait aussi prévu une enveloppe de 15 millions pour revaloriser les salaires de l’ensemble du secteur social parapublic, avec pour résultat concret une hausse de 300 francs en moyenne par pois pour les éducateurs à temps plein.
Par ailleurs, une «task force recrutement» a été mise sur pied entre la DGEJ et la faîtière des institutions sociales, l’Association vaudoise des organisations privées pour personnes en difficulté (AVOP). Les mesures prises ont déjà permis à certaines institutions de réengager du personnel, assure-t-on.
### 140 nouveaux postes et trois axes
Jeudi, c’est donc une enveloppe de 80 millions de francs supplémentaires qui a été annoncée pour quatre années. Elle financera pour 34 millions un supplément de 140 postes à temps plein pour renforcer les équipes éducatives dans les foyers, actuellement de 710 postes, soit donc une hausse de 20% des effectifs.
«Il s’agit de stabiliser la situation dans les institutions et les foyers», a souligné Manon Schick. Ce montant servira aussi à mieux outiller les foyers pour remplir leurs missions et augmenter l’indemnisation des familles d’accueil, ajoute-t-elle.
Un second train de mesures de 43 millions est prévu pour améliorer et développer les prestations. Ce volet comprend l’augmentation de la capacité d’hébergement d’urgence (+10%) pour limiter les hospitalisations sociales, mais aussi le renforcement «massif» des mesures ambulatoires, que ce soit en intensifiant les interventions à domicile ou en augmentant les places en accueil de jour - plus 100 places - dans toutes les régions.
A cela s’ajoute la volonté de réduire les délais d’attente en matière de droit de visite (lieu de médiation) à trois mois au maximum, au lieu de six à huit mois actuellement, selon Manon Schick.
Enfin, troisième axe, trois millions de francs seront alloués pour permettre à la DGEJ de mieux suivre l’évolution des besoins sur l’ensemble du canton, notamment au travers d’une plateforme centralisée qui gère les demandes de placement.
https://www.letemps.ch/articles/le-canton-de-vaud-va-creer-140-postes-pour-la-protection-de-l-enfance
#Presse #letemps #Suisse
Le canton de Vaud va créer 140 postes pour la protection de l’enfance
<img src="https://letemps-17455.kxcdn.com/photos/b771e705-6584-4a87-9db9-0211fc668ce5/medium"; /><p>Le Conseil d'Etat annonce un plan à 80 millions de francs, soit 140 postes de plus dans les foyers, un bond des effectifs de 20%</p><p>Le Canton de Vaud met le paquet pour renforcer la protection de l’enfance. Il débloque 80 millions de francs sur quatre ans pour augmenter de 140 postes les effectifs éducatifs dans les foyers, soit plus de 20%, et pour créer 100 nouvelles places en accueil de jour.</p><p>«C’est un plan massif et ambitieux, essentiel, attendu et nécessaire. Il s’agit de réponses structurelles et non ponctuelles, une vision à long terme, pour faire face à un système sous tension», a déclaré jeudi devant les médias à Lausanne le ministre de la jeunesse Vassilis Venizelos. «La politique socio-éducative et la protection de l’enfance sont une priorité du Conseil d'Etat».</p>Objectif principal: augmenter la capacité d’hébergement des foyers et adapter l’offre de prestations ambulatoires afin d’assurer durablement la qualité de la prise en charge sur l’ensemble du territoire, a résumé le conseiller d’Etat écologiste.
### Plus de 8000 enfants sont suivis
Le contexte actuel est en effet difficile. De 2016 à 2023, l’augmentation du nombre d’enfants qui ont besoin d’une protection est de 21%. Pour la première fois, le seuil des 8000 enfants suivis a été dépassé (8177) en 2023, dont 1100 mineurs ayant besoin d’un placement hors de leur milieu familial, soit seulement 13%, a indiqué Manon Schick, cheffe de la Direction générale de l’enfance et de la jeunesse (DGEJ).
Ce chiffre de 1100 est «relativement stable», selon Manon Schick. Elle précise que 60% des demandes de placement le sont sur mandat de la justice et que le 40% restant se fait en accord avec les parents. A ce jour, le Canton subventionne 26 institutions pour un total de 40 foyers et de 760 places. Et environ 370 enfants sont placés dans des familles d’accueil.
Le nombre d’enfants sans solution durable de protection est également en hausse. Près de 120 hospitalisations sociales ont eu lieu en 2023, d’urgence et de courtes périodes, 45 enfants et adolescents sont actuellement en attente d’un placement et 15 sont en attente d’une famille d’accueil, selon les chiffres de la DGEJ.
**Ce jeudi 28 mars 2024:** [A Neuchâtel, la réorganisation de la protection de l’enfance est jugée insuffisante et précipitée](https://www.letemps.ch/suisse/neuchatel/a-neuchatel-la-reorganisation-de-la-protection-de-l-enfance-est-jugee-insuffisante-et-precipitee)
### Une importante pénurie de personnel
Autre gros souci, l’importante pénurie de personnel qui sévit dans tout le domaine social parapublic. Pour la protection de l’enfance, environ 70% des institutions sont en manque d''éducatrices et d’éducateurs en 2023. Vassilis Venizelos a relevé «une difficulté de recrutement». D’ailleurs, 47 places avaient dû être gelées (elles rouvriront progressivement), dont un foyer entièrement fermé (il devrait rouvrir d’ici cet été).
Le gouvernement avait déjà pris des mesures urgentes l’an passé, débloquant 5,8 millions de francs pour soutenir les institutions à court terme et recruter 50 nouvelles familles d’accueil. Il avait aussi prévu une enveloppe de 15 millions pour revaloriser les salaires de l’ensemble du secteur social parapublic, avec pour résultat concret une hausse de 300 francs en moyenne par pois pour les éducateurs à temps plein.
Par ailleurs, une «task force recrutement» a été mise sur pied entre la DGEJ et la faîtière des institutions sociales, l’Association vaudoise des organisations privées pour personnes en difficulté (AVOP). Les mesures prises ont déjà permis à certaines institutions de réengager du personnel, assure-t-on.
### 140 nouveaux postes et trois axes
Jeudi, c’est donc une enveloppe de 80 millions de francs supplémentaires qui a été annoncée pour quatre années. Elle financera pour 34 millions un supplément de 140 postes à temps plein pour renforcer les équipes éducatives dans les foyers, actuellement de 710 postes, soit donc une hausse de 20% des effectifs.
«Il s’agit de stabiliser la situation dans les institutions et les foyers», a souligné Manon Schick. Ce montant servira aussi à mieux outiller les foyers pour remplir leurs missions et augmenter l’indemnisation des familles d’accueil, ajoute-t-elle.
Un second train de mesures de 43 millions est prévu pour améliorer et développer les prestations. Ce volet comprend l’augmentation de la capacité d’hébergement d’urgence (+10%) pour limiter les hospitalisations sociales, mais aussi le renforcement «massif» des mesures ambulatoires, que ce soit en intensifiant les interventions à domicile ou en augmentant les places en accueil de jour - plus 100 places - dans toutes les régions.
A cela s’ajoute la volonté de réduire les délais d’attente en matière de droit de visite (lieu de médiation) à trois mois au maximum, au lieu de six à huit mois actuellement, selon Manon Schick.
Enfin, troisième axe, trois millions de francs seront alloués pour permettre à la DGEJ de mieux suivre l’évolution des besoins sur l’ensemble du canton, notamment au travers d’une plateforme centralisée qui gère les demandes de placement.
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