What is Nostr?
letempsch / Le Temps (Suisse) (RSS)
npub1fxu…63at
2024-03-29 14:07:58

letempsch on Nostr: Le Temps (Suisse) Le Jukebox de mars: Ariana Grande, Sameer Ahmad, Psycho Weazel... ...

Le Temps (Suisse)

Le Jukebox de mars: Ariana Grande, Sameer Ahmad, Psycho Weazel...

<img src="https://letemps-17455.kxcdn.com/photos/e53b99bf-70c5-4656-989e-c119df6526a7/medium"; /><p>Tous les derniers vendredis du mois, les mélomanes de la rédaction vous proposent leur sélection des dernières sorties. A l’aube du printemps, on hume les airs pop de la très scrutée Ariana Grande et les rimes du rappeur de Montpellier Sameer Ahmad</p><h3>Meril Wubslin, appât lent</h3>
<p> <figure>
<picture>
<img src="/placeholder.png" class="lazy" title="" alt="" data-src="https://letemps-17455.kxcdn.com/photos/5df452f9-af25-403a-8192-6dafcd83dc59"/>;
</picture>
<figcaption></figcaption>
</figure>
</p>Prendre de la masse, c’est chercher à mieux s’ancrer au sol – et quoi qu’en pense notre époque élancée, ce n’est pas péjoratif. Avec son nouvel album, _Faire ça_ (publié chez Bongo Joe), le trio lémanique Meril Wubslin (Christian Garcia-Gaucher, Valérie Niederoest, David Costenaro) a fait le juste choix de cette prise de terre en confiant la production de l’objet au Londonien Kwake Bass. L’alchimie résultante est parfaite. On retrouve ici ce qui fait la marque de Meril Wubslin: un étrange bricolage de transe&nbsp;_mid-tempo_&nbsp;qui passerait au mortier des éléments aussi divers que le répétitisme du krautrock, le phasing à la Steve&nbsp;Reich et le blues du Ténéré. On a là les attributs d’une chimère, mais qui parviendrait à fondre harmonieusement les éléments qui la constituent et à éviter tous les accrocs de la simple juxtaposition. Surtout, les doigts (et les oreilles) de Kwake&nbsp;Bass donnent à l’ensemble une densité qui vous attrape. Un exemple: écoutez la résonance du kick de la batterie – c’est une onde puissante, longue, qui tend à trahir sa nature percussive pour s’échapper vers la tonalité; vers le début, grave, d’une gamme. C’est ce genre de détails qui permet à&nbsp;_Faire ça_&nbsp;de nous ferrer dans une redoutable dialectique de sacs et de ressacs. **Philippe Simon**

Meril Wubslin, «Faire ça» (Les Disques Bongo Joe)

* * *

### Gallagher et Squire, ensemble comme un rock

![](https://letemps-17455.kxcdn.com/photos/6ab4a449-613b-4ecb-82cc-73b4899bca68)

Voilà une paire dont les nostalgiques des nineties ne pouvaient que rêver. Le premier a officié dans un des groupes de rock britanniques les plus iconiques, le second a fait exactement la même. Liam Gallagher, chanteur d’Oasis, et John Squire, guitariste de The Stone Roses, étaient faits pour collaborer. Trente ans exactement après la rencontre de ces deux enfants de Manchester dans un studio gallois.

Début 1994, Liam Gallagher et sa bande enregistrent leur premier album, John&nbsp;Squire et les Stone&nbsp;Roses leur dernier – les deux musiciens sympathisent et ne se perdront jamais de vue, jusqu’à partager la scène en 2022 – où sera scellée leur collaboration.

L’apposition de leurs deux noms suffisant à créer l’événement, ils s’en sont contentés pour le titre, tandis que la pochette de l’album (signée Squire, il s’est mis aux arts visuels), joue au collage de produits ménagers. Musicalement, les deux briscards ont dégainé l’arsenal rock qui décape. Gallagher, 51&nbsp;ans, a même laissé son aîné piloter la composition, alors bien sûr que le _guitar hero_ a fait mugir sa Fender. Infusés de ses solos, les dix morceaux sont des condensés d’efficacité – de quoi faire oublier des paroles pas toujours inspirées. Flirtant ici avec la pop (_Raise Your Hands_) ou le blues (_I’m a Wheel_), l’album déborde d’une énergie à la fois rétro et juvénile. Ni fine, ni vraiment audacieuse, mais revigorante. Comme le résumait le duo dans les pages de _Libération:_ «Un truc qui tient, qui résiste aux bourrasques.» Solide comme un rock. **Virginie Nussbaum**

Liam Gallagher, John Squire, «Liam Gallagher&nbsp;& John Squire» (Warner)

<section><div style="left: 0; width: 100%; height: 352px; position: relative;"><iframe src="https://open.spotify.com/embed/album/3Neqbz02HyUyqoI5G3AS1K?utm_source=oembed"; style="top: 0; left: 0; width: 100%; height: 100%; position: absolute; border: 0;" allowfullscreen allow="clipboard-write; encrypted-media; fullscreen; picture-in-picture;"></iframe></div></section>
* * *

### Ariana Grande, le cœur a ses raisons

![](https://letemps-17455.kxcdn.com/photos/4e233a2f-2462-45a0-a2c2-f9bfa0a1e8a3)

_Yes, And?_ Le titre du single qui l’a vue renouer avec les sommets, en début d’année, veut tout dire. Un hymne à la confiance en soi (et un clin d’œil musical au _Vogue_ de Madonna), qui est là pour rappeler qu’Ariana Grande n’en a que faire du qu’en-dira-t-on. Une mise à plat très à propos: ces derniers mois, la pop star s’est retrouvée au milieu d’un scandale, de ceux dont les réseaux ont le secret – accusée d’avoir brisé le couple de l’acteur Ethan Slater, avec qui elle partage l’affiche de la future adaptation de _Wicked._

Vous n’avez pas suivi? Pas grave. Il faut dire qu’Ariana Grande n’en est pas à son premier drame, de l’attentat de Manchester en 2017 (devant la scène où elle s’est produite) à l’overdose mortelle de son ex-compagnon, le rappeur Mac Miller, avant son divorce du suivant, le comédien Peter Davidson. Ces années agitées ont vu la chanteuse, connue pour sa voix de sifflet, grimpant encore plus haut que ses queues de cheval, se faire plus discrète que d’habitude.

Après cinq ans de hiatus, voici son septième album, _Eternal Sunshine._ On pense bien sûr au film de Michel Gondry, et on retrouve, sinon les vertiges spatiotemporels, une forme de mélancolie magnétique. A 30&nbsp;ans et quinze de carrière, Ariana Grande choisit de ne rien oublier et de laisser l’émotion déborder. Amour, désir, deuil, trahison: sur fond de R&nbsp;& B, ici feutré, ailleurs plus pop ou plus trap, les 17 morceaux dessinent la constellation capricieuse des connexions amoureuses. Mosaïque intime et sophistiquée, mature oserait-on dire, _Eternal Sunshine_ prouve qu’Ariana Grande n’a rien à prouver. Tout à briller. **V.&nbsp;N.**

Ariana Grande, «Eternal Sunshine» (Universal Republic)

<section><div style="left: 0; width: 100%; height: 352px; position: relative;"><iframe src="https://open.spotify.com/embed/album/5EYKrEDnKhhcNxGedaRQeK?utm_source=oembed"; style="top: 0; left: 0; width: 100%; height: 100%; position: absolute; border: 0;" allowfullscreen allow="clipboard-write; encrypted-media; fullscreen; picture-in-picture;"></iframe></div></section>
* * *

### Psycho Weazel, glace ta joie

![](https://letemps-17455.kxcdn.com/photos/32637e0a-37c3-4dba-9c11-aa2b1109e20a)

C’est généralement au milieu des communiqués de presse annonçant la sortie d’un disque qu’on trouve les informations les plus intéressantes. C’est le cas pour&nbsp;_Boysdontcry,_ très récent album du duo électro neuchâtelois Psycho Weazel, dont on&nbsp;nous dit qu’il contient «des compositions conçues non seulement pour les clubs mais aussi pour l’écoute intime». Ce type de polyvalence étant rarement souligné, on s’intéresse. Et on acquiesce: Léo&nbsp;Besso et Ivo&nbsp;Roxo proposent une suite de titres qui associent à une vraie puissance quelque chose qui tient d’une séduisante mélancolie de synthèse. Prenez _Memoria_ et _Amigo_, les deux titres qui ouvrent l’album: engageants exercices de breakbeat qui creusent une beauté triste très proche, même si davantage lustrée, de celle que l’on trouve chez un Burial – autant dire le maître incontesté en la matière. A d’autres moments (on pense par exemple à _Favorite DJ_), c’est presque un peu de Depeche Mode qui affleure. D’autres fois encore, on jurerait tomber sur une démo oubliée d’Underworld. Autant de définitions des fêtes froides. **P.&nbsp;S.**

Psycho Weazel, «Boysdontcry» (distr. Irascible Music)

<section><div style="left: 0; width: 100%; height: 352px; position: relative;"><iframe src="https://open.spotify.com/embed/album/3EGbseJZIVaiLpw4YdrDLG?utm_source=oembed"; style="top: 0; left: 0; width: 100%; height: 100%; position: absolute; border: 0;" allowfullscreen allow="clipboard-write; encrypted-media; fullscreen; picture-in-picture;"></iframe></div></section>
* * *

### **La vie est bien faite grâce à Sameer Ahmad**

![](https://letemps-17455.kxcdn.com/photos/3f1d1944-027e-40f9-b95e-c9c14893cbd0)

Sameer Ahmad a sorti son premier album en 2014, alors que déferlait sur le rap français une nouvelle scène amatrice de boom-bap, de formules bien senties et de rimes soignées. Nekfeu est devenu une immense star, Alpha Wann le héros des puristes, mais pendant ce temps, l’artiste qui nous intéresse ici n’a pas vraiment dépassé le stade du (joli) succès d’estime. Cela ne l’a pas empêché de perfectionner son art jusqu’à _La vie est bien faite_, dernier opus magistral sorti le 15&nbsp;mars.

Il se trouve que le Montpelliérain d’origine irakienne s’exprime en français, mais il le ferait dans une langue inconnue que cela ne changerait rien au plaisir de l’écouter balader sa voix traînante et son flow agile sur des productions aux accents jazzy ou G-funk. Oui, Sameer Ahmad assume une écriture au service de la musicalité, et ses schémas de rimes confinent à la virtuosité, mais cela ne l’empêche pas de parsemer ses morceaux d’aphorismes délicieux, comme quand il clame que «mieux que rien, c’est pire que tout» (_C’est la vie_).

Dans ses textes à tiroirs, ce «Baudelaire en sportswear» convoque Doc Gynéco et Andy Warhol, le Wu-Tang Clan et Pink Floyd, délivrant un rap ni «à la mode» ni ringard, juste brillamment intemporel. Et, pour utiliser une référence qu’il ne renierait sans doute pas, conçu pour durer. «Je garde en tête que je rappe dans la quarantaine/On rendra l’antenne quand on sera centenaire», promet-il sur _Vivarium_. **Lionel Pittet**

Sameer Ahmad, «La vie est bien faite» (Bad Cop Bad Cop)

<section><div style="left: 0; width: 100%; height: 352px; position: relative;"><iframe src="https://open.spotify.com/embed/album/7GEyLBzr9vOnJBw7IGEE2b?utm_source=oembed"; style="top: 0; left: 0; width: 100%; height: 100%; position: absolute; border: 0;" allowfullscreen allow="clipboard-write; encrypted-media; fullscreen; picture-in-picture;"></iframe></div></section>
* * *

### **Nos Jukebox précédents**

- [**Février:** Usher, BEN plg, Ruisseau Cerise…](https://www.letemps.ch/culture/musiques/le-jukebox-de-janvier-usher-ben-plg-ruisseau-cerise)
- [**Janvier:** Bill Ryder-Jones, Gruff Rhys, Flo and The Murmurs…](https://www.letemps.ch/culture/musiques/le-jukebox-de-janvier-bill-ryder-jones-gruff-rhys-flo-and-the-murmurs)
- [**Décembre:** Dolly Parton, Nicki Minaj, Hyperculte…](https://www.letemps.ch/culture/musiques/le-jukebox-de-decembre-dolly-parton-nicki-minaj-hyperculte)
- **Et retrouvez** [tous nos Jukebox](https://www.letemps.ch/dossiers/pop-folk-electro-nos-jukeboxes)

https://www.letemps.ch/articles/le-jukebox-de-mars-ariana-grande-sameer-ahmad-psycho-weazel

#Presse #letemps #Suisse
Author Public Key
npub1fxuxv0cvxcdamvaa6s600cjfkz9jrd2gknyue54qgvrzm3p6tjgs7u63at