Alexis Roussel on Nostr: La signature électronique et le vote On peut d’ailleurs difficilement évoquer la ...
La signature électronique et le vote
On peut d’ailleurs difficilement évoquer la signature électronique sans aborder quelque peu la question du vote électronique. Ce sujet est encore largement controversé. Bien que plusieurs États aient adopté des systèmes qui permettent aux citoyens de voter électroniquement, la méfiance à l’égard de l’outil est palpable. Le vote électronique est un outil essentiel en ce qu’il va permettre petit à petit de faciliter l’exercice de la démocratie, mais il ne s’agit pas non plus de l’imposer comme modèle unique.
Dans une société qui dispose d’individus capables de s’engager grâce à leur signature électronique, il est tout à fait concevable d’organiser un vote électronique. Comme pour l’infrastructure de la signature électronique, l’infrastructure du vote électronique doit exister en dehors de l’État. Les citoyens devraient être capables d’organiser un vote en dépit de la volonté de leur propre État. Cette caractéristique existe déjà avec le vote sur support papier et doit s’étendre aux tentatives existantes de vote électronique. Cette notion est fondamentale. Dans une démocratie saine, les citoyens doivent pouvoir exercer constamment une pression sur leurs institutions. Chaque votation doit être l’occasion parfois symbolique de faire renaître l’État et lui rappeler qu’il n’existe pas par lui-même. Il émane des citoyens et son but n’est que de les servir. Ainsi, toute votation organisée sur le serveur d’un État sera a priori suspecte. On peut donc imaginer qu’une votation s’organise sur un réseau décentralisé. De cette façon, la transparence du processus de vote sera garantie, ce qui est fondamental. De plus, le système de vote électronique ne sera la propriété de personne, ni de l’État, ni d’une entreprise privée, puisque basé sur des infrastructures libres maîtrisées par la population. Le rôle de l’autorité se limitera naturellement à la gestion du registre des votants et à la validation des résultats.
La ville de Zoug en Suisse est pionnière à cet égard. L’approche est révolutionnaire, non pas tant pour le vote, mais pour la mise en œuvre d’une identité numérique décentralisée, elle-même utilisée pour organiser un vote électronique. À terme, les techniques d’anonymisation du vote permettront d’atteindre la vérifiabilité universelle tant recherchée.
Le lien entre la signature et le vote électroniques ne réside pas uniquement dans le fait que la signature est indispensable à l’exercice du vote par internet. Le vote électronique est un moyen d’exprimer son opinion en tant que citoyen, de la même façon que la signature permet de s’engager contractuellement ou de signifier sa volonté. Ce sont des instruments indispensables dans le numérique. Le fait de pouvoir s’engager contractuellement ou voter numériquement modifiera en profondeur l’organisation de la société sur le plan des processus de décision comme sur le plan de l’économie. Ce sont des instruments qui octroient davantage d’autonomie aux individus dans leur vie en leur donnant en contrepartie la responsabilité de leurs choix. Transposer la signature et le vote sur le plan numérique est ainsi souhaitable et nécessaire du point de vue de l’individu.
Extrait de « Notre si précieuse intégrité numérique » par Alexis Roussel et Grégoire Barbey
On peut d’ailleurs difficilement évoquer la signature électronique sans aborder quelque peu la question du vote électronique. Ce sujet est encore largement controversé. Bien que plusieurs États aient adopté des systèmes qui permettent aux citoyens de voter électroniquement, la méfiance à l’égard de l’outil est palpable. Le vote électronique est un outil essentiel en ce qu’il va permettre petit à petit de faciliter l’exercice de la démocratie, mais il ne s’agit pas non plus de l’imposer comme modèle unique.
Dans une société qui dispose d’individus capables de s’engager grâce à leur signature électronique, il est tout à fait concevable d’organiser un vote électronique. Comme pour l’infrastructure de la signature électronique, l’infrastructure du vote électronique doit exister en dehors de l’État. Les citoyens devraient être capables d’organiser un vote en dépit de la volonté de leur propre État. Cette caractéristique existe déjà avec le vote sur support papier et doit s’étendre aux tentatives existantes de vote électronique. Cette notion est fondamentale. Dans une démocratie saine, les citoyens doivent pouvoir exercer constamment une pression sur leurs institutions. Chaque votation doit être l’occasion parfois symbolique de faire renaître l’État et lui rappeler qu’il n’existe pas par lui-même. Il émane des citoyens et son but n’est que de les servir. Ainsi, toute votation organisée sur le serveur d’un État sera a priori suspecte. On peut donc imaginer qu’une votation s’organise sur un réseau décentralisé. De cette façon, la transparence du processus de vote sera garantie, ce qui est fondamental. De plus, le système de vote électronique ne sera la propriété de personne, ni de l’État, ni d’une entreprise privée, puisque basé sur des infrastructures libres maîtrisées par la population. Le rôle de l’autorité se limitera naturellement à la gestion du registre des votants et à la validation des résultats.
La ville de Zoug en Suisse est pionnière à cet égard. L’approche est révolutionnaire, non pas tant pour le vote, mais pour la mise en œuvre d’une identité numérique décentralisée, elle-même utilisée pour organiser un vote électronique. À terme, les techniques d’anonymisation du vote permettront d’atteindre la vérifiabilité universelle tant recherchée.
Le lien entre la signature et le vote électroniques ne réside pas uniquement dans le fait que la signature est indispensable à l’exercice du vote par internet. Le vote électronique est un moyen d’exprimer son opinion en tant que citoyen, de la même façon que la signature permet de s’engager contractuellement ou de signifier sa volonté. Ce sont des instruments indispensables dans le numérique. Le fait de pouvoir s’engager contractuellement ou voter numériquement modifiera en profondeur l’organisation de la société sur le plan des processus de décision comme sur le plan de l’économie. Ce sont des instruments qui octroient davantage d’autonomie aux individus dans leur vie en leur donnant en contrepartie la responsabilité de leurs choix. Transposer la signature et le vote sur le plan numérique est ainsi souhaitable et nécessaire du point de vue de l’individu.
Extrait de « Notre si précieuse intégrité numérique » par Alexis Roussel et Grégoire Barbey