What is Nostr?
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2024-11-04 04:55:19

npub1z8…v3mll on Nostr: (Il y a des textes dont on est contente. Déjà parce qu'il y a des blagues dedans et ...

(Il y a des textes dont on est contente.
Déjà parce qu'il y a des blagues dedans et qu'on n'aimerait pas qu'elles se perdent "comme des larmes dans la pluie."
Alors voilà mon discours de réception de la médaille de la Ville de Nantes, parce que c'est un jeu, parce qu'il faut chercher.
Solutions la semaine prochaine 🙂 )
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Chers et chères représentants et représentantes de la ville de Diaspar... Non... Trantor... non pardon, Nantes, chers et chères festivaliers et festivalières, chers et chères modérateurices, chers et chères bénévoles, chers et chères auteurs et autrices, chers et chères scientifiques, chers et chères amies, et bien sûr, chers et chères membres de l’équipe technique sans qui tous ces gens ne sauraient où aller...

je vous propose de jouer à un jeu.

Je vais faire semblant de vous tenir un discours de remerciement, et vous, vous traquerez dans ces mots pas moins de 26 références d’Imaginaire que j’y ai insidieusement et perfidement glissées.

Il y a huit ans, Ugo Bellagamba mon prédécesseur, est venu me voir en me disant « Salut Choupette, ça te dirait de te lancer dans un boulot de dingue qui te dévorera, toi et au moins un de tes livres par an ? Mais ce sera pour la plus grande gloire de la science, de la fiction et de la science-fiction ! »

J’ai dit « Oh oui, Toto ! »

Et je l’ai suivi sur mon petit vélo.

Il m’a dit aussi :
« Tu sais, c’est un énorme paquebot les Utopiales, il faut bien tenir la barre. »

Ce n’est pas un paquebot, Ugo.

C’est une raffinerie géante, une usine à gaz spatiale dont le directeur ou la directrice artistique n’est que le fanion planté en haut de la cheminée et personne ne l’entend crier.
Et chaque membre de l’orga, permanent comme bénévole, est le vaisseau tout entier, un égrégore, une conscience partagée, comme si nous étions les fragments d’un esprit commun totalement dédié à l’imaginaire.

Ou alors, c’est un jardin où chaque sentier bifurque pour déboucher dans une section différente de la bibliothèque de Babel et sur tous les rayonnages nous attend un orang-outang menaçant qui nous lance des « ook » furibards.

J’ai donc suivi Hugo, et Roland, et Marie, et Gilles, et Fred, et Sam, et Manfred, et Florian, et Marie-Adélaïde, et Xavier, et Axelle sur mon petit vélo. Avec mes vestes à fleurs, alors que les nœud papillons, c’est mieux.

Mais il est fort dangereux de sortir de chez soi, car une fois qu'on prend la route, on ne sait jamais jusqu'où elle nous mènera.
Et quelle route nous avons empruntée ensemble à chaque nouvelle édition des Utopiales !
Ma mission de huit ans : explorer de nouveaux domaines scientifiques étranges, découvrir de nouvelles têtes, d’autres littératures, d’autres civilisations et, au mépris du danger, considérer l’inconnu.

Il vint des moments où il fallait choisir entre ce qui était facile et ce qui était juste. Nous avons chaque fois essayé de savoir ce qui était juste,
même lorsque cela demandait plus de courage.
Ensemble, nous avons bâti quelque chose de rare, de durable.

Ensemble, nous avons réaffirmé que les besoins du plus grand nombre l'emportent sur ceux du petit nombre. Nous avons toujours agi dans l’intérêt collectif, pour construire et faire vivre cet espace d’Imaginaire, d’équité et de liberté.
Il y eut des instants de doute, mais nous avons agi toujours.

Fais-le ou ne le fais pas, il n’y a pas d’essai.
Il y eut des moments où la peur aurait pu nous arrêter. Mais nous savions que nous ne la laisserions pas faire car la peur tue l’esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l’oblitération totale.

Et je suis ici aujourd'hui parce que nous l’avons affrontée ensemble, cette peur, sans jamais détourner les yeux. Nous l’avons regardée passer à travers nous, et lorsqu'elle est partie, il ne restait plus rien… rien que nous, prêts à avancer.

Huit ans s’en sont allés et me voici devant vous, remplie d’une immense gratitude pour cette aventure que nous avons vécue côte à côte.
Aujourd'hui, je me retourne, et je réalise à quel point ces années ont été marquées de moments inoubliables.

Je me présente devant vous sans peur, parce que je n'oublie pas, je n'oublie pas que ce qui m'amène ici, ce n'est pas tant le chemin qui se trouve devant moi, que le chemin qui se trouve derrière moi.

Je n'oublie pas que depuis l’an 2000, depuis tant d’éditions, depuis près d’un quart de siècle, nous sommes de ceux qui font vivre la Science-fiction.
Je n’oublie pas non plus, ce qui importe le plus : nous sommes toujours là ! Le peuple de science-fiction, si cher à deux amis, deux auteurs immenses, Yal Ayerdhal et Roland C. Wagner, aujourd’hui disparus, est toujours là.
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