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2023-05-22 08:01:59

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Le Monde (site web)
politique, mercredi 17 mai 2023 - 08:43 UTC +0200 964 mots

Le taux de chômage de la France à son plus bas niveau depuis 1982

Thibaud Métais

Le nombre de demandeurs d’emploi se situe à 2,2 millions de personnes au premier trimestre 2023, selon l’Insee. Avec un taux de 7,1 %, le chômage reste stable, mais il a augmenté chez les seniors au cours des trois premiers mois de l’année.

Sur le front de l’emploi, 2023 débute de la même façon que 2022 s’est terminée. Au premier trimestre, le nombre de chômeurs, au sens du Bureau international du travail (BIT) – définition plus stricte que celle des demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi –, a très légèrement reflué de 7 000 personnes en comparaison des trois derniers mois de 2022, se situant toujours à 2,2 millions de personnes, selon une note diffusée, mercredi 17 mai, par l’Insee. Le taux de chômage est donc stable, à 7,1 % en France (hors Mayotte). Un tel niveau n’avait pas été atteint depuis le deuxième trimestre 1982 – hors baisse liée à la crise due au Covid-19.

Le taux de chômage des jeunes diminue très légèrement, de 0,2 point, à 16,6 %, un taux stable par rapport au premier trimestre de 2022 (16,7 %). En revanche, alors que le débat sur la réforme des retraites est toujours vif, celui des 50 ans ou plus augmente sur les trois premiers mois de l’année (+ 0,2 %) à 5,2 %. Un niveau qui reste toutefois inférieur à son niveau d’il y a un an (– 0,3 point).

Compte tenu de la conjoncture économique actuelle, avec une inflation toujours forte et une croissance molle, cette stagnation n’est pas une mauvaise nouvelle pour le gouvernement dans sa quête, d’ici à 2027, du plein-emploi – un taux de chômage autour de 5 % de la population active –, objectif affiché par Emmanuel Macron. Contrairement à ce qu’on pouvait craindre, le marché du travail continue de résister et aucun renversement n’a lieu.

« Nous allons continuer à nous battre pour le plein-emploi par la formation, l’apprentissage, le soutien à l’économie et un accompagnement renforcé des plus fragiles dans le cadre du projet France Travail. Tous mobilisés pour le plein et le bon emploi ! », s’est félicité, sur Twitter, le ministre du travail, OIivier Dussopt, mercredi matin.

Des doutes persistent

Les indicateurs publiés par l’Insee ne sont toutefois pas tous totalement bien orientés. Dans la liste des bonnes nouvelles, le taux d’emploi des personnes âgées de 15 ans à 64 ans augmente de 0,3 point et atteint 68,6 % sur le trimestre, son plus haut niveau depuis que l’Insee le mesure, en 1975. Une évolution positive qu’on observe en détail pour toutes les classes d’âge : le taux d’emploi des 15-24 ans augmente de 0,2 point sur les trois premiers mois, pour atteindre 35,3 %, son plus haut niveau depuis 1990. Le taux d’emploi des seniors, les personnes âgées de 50 ans à 64 ans, augmente de 0,3 point – et de 1 point sur un an –, à 66,5 %, ce qui constitue, là aussi, un nouveau point haut depuis 1975. « Cette hausse, ainsi que celle du taux d’activité des séniors est une bonne nouvelle, même si leur taux de chômage augmente légèrement en même temps, explique Gilbert Cette, professeur d’économie à la Neoma Business School. Cela montre que les seniors reviennent sur le marché du travail. »

Autre donnée bienvenue : la part des jeunes de 15 ans à 29 ans ni en emploi ni en formation baisse de 0,2 point, à 12,3 %. Un repli qui ne compense pas la hausse du trimestre précédent (0,9 point). Surtout, cette proportion reste au-dessus du niveau de début 2022.

Moins positif, le « halo autour du chômage » augmente de nouveau sur le trimestre. Cette notion désigne les personnes inactives qui souhaitent avoir un poste mais ne sont pas considérées comme des chômeurs, faute de remplir les critères du BIT (faire des recherches, être disponible, etc.). Après une première augmentation au dernier trimestre 2022 (+ 49 000), ce nombre croît de nouveau de 62 000 personnes sur les trois premiers mois de 2023. La part du halo dans la population des 15-64 ans augmente ainsi de 0,1 point pour atteindre 4,6 %. « C’est le point noir », estime Mathieu Plane. Pour le directeur adjoint de l’Observatoire français des conjonctures économiques, ces chiffres sont « surprenants et difficiles à expliquer ». « Logiquement, la baisse du taux de chômage aspire le halo, indique-t-il. Est-ce une histoire de mesure ? Ou un facteur plus structurel ? C’est une question qu’il faudra se poser. »

Reste que tous les doutes concernant le marché du travail ne sont pas dissipés. « La sagesse appelle la prudence », prévient Gilbert Cette qui rappelle que les observateurs « ont pu beaucoup se tromper sur les deux ou trois dernières années tant le marché du travail tricolore est surprenant de résilience ». Mais cette situation s’accompagne d’« un effondrement de la productivité qui risque de faire mal », souligne le professeur d’économie.

Alors qu’une nouvelle loi « plein-emploi » – prévoyant notamment la transformation de Pôle emploi en France Travail et la réforme du revenu de solidarité active – doit être présentée en conseil des ministres début juin, la conjoncture économique ne devrait pas s’améliorer dans l’immédiat. Dans une note du 5 mai, l’Insee affiche sa prudence et estime que le ralentissement de l’inflation pourrait avoir lieu plus tard que prévu. « Nous sommes probablement sur un plateau bas qui va durer une partie de 2023 avant un ajustement au second semestre », analyse Mathieu Plane, selon qui « le choc négatif de productivité actuel ne peut pas durer ».
Cet article est paru dans Le Monde (site web)

Note(s) :

Mis à jour : 2023-05-17 15:22 UTC +0200
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